Foundiougne

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La ville proprement dite a été fondée en 1917. C’est l’une des plus anciennes communes du Sénégal. Grâce à sa position stratégique sur le Saloum, son port de commerce a joué un rôle de premier plan à l’ère coloniale.

En 1940, lors de la bataille de Dakar, le Général de Gaulle utilise Foundiougne comme point de débarquement discret de ses émissaires clandestins. L’administrateur Marcel Campistron, rallié à la France libre, facilitera leur pénétration et leurs actions de préparation de cette opération dans le territoire.

C’est à Foundiougne qu’ont commencé le 1er février 2005 les négociations concernant les modalités d’application de l’accord signé le 30 décembre 2004 entre le Gouvernement sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance. Une seconde rencontre – Foundiougne 2 – était envisagée, mais sa date a été plusieurs fois reportée.

Créée à partir du faubourg de « Fa-ndioun » par le colonisateur Français et ce pour les besoins du commerce surtout de l’arachide, le port de Foundiougne, jadis troisième du genre de l’AOF, a disparu de la carte économique du Sénégal. Un nouveau port est en train d’être construit et pourrait faire revenir Foundiougne sur ladite carte et ce en très, très bonne place. Une belle aventure que ses propres enfants, sympathisants et adoptifs peuvent, dès à présent, démarrer.

Foundiougne se meurt malgré tous ses atouts dont cette baie bleue unique au monde : cette portion du bras de mer le Saloum que nous traversons de « Ndakhonga » au débarcadère avec insouciance. Contrairement à ces nombreux étrangers et compatriotes qui, émerveillés par ce don de la nature, fascinés par le site ont fini par y élire domicile et d’y bâtir fortune.

Ces « nouveaux migrants » ont emboité le pas aux nombreuses nationalités qui faisaient de Foundiougne, à l’époque, un « melting pot » composé de Bissau – Guinéens, de Français, de Gambiens, de Guinéens, de Libano-Syriens, de Maliens, de Mauritaniens, de Sénégalais et de Sierra Léonais.

« Fa-ndioun », à l’Est de Fadoum, constituait les rizières des “Ouagadous” de Mbam-Log. Le Log qui va Nord au Sud, de Fayaco à Bayé (Soum) et d’Est en Ouest, du pont « Dialo » (Gagué Bocar) à « Baka Thiaré » (Baobab de Thiaré) incluant donc Foundiougne et les villages de Gagué Mody, Gagué Bocar, Mbam, Mbassis, Ndorong, Soum Thiaré, Sap et Keur Samba Wané. Les Mbamois partageaient leurs rizières avec leurs parents de Thiaré. Les noms des anciens quartiers rappellent d’ailleurs les origines de leurs premiers occupants. Il s’agit de Mbelgor, à l’Est, par les Serers du Log et des Iles du Saloum, de Thiamène, à l’Ouest, par les Wolofs Saint Louisiens, de Thiarakholle, au Sud, par les Sarakhollés (du Mali et de la Guinée), de l’Escale, centre des affaires et de l’administration, fief des Libano-Syriens et des Français. Jusqu’à trente mille âmes vivaient dans le Log et beaucoup travaillaient, de jour comme de nuit, au rythme des entrées et sorties des bateaux et cotres du port de Foundiougne.

Jusque dans les années 70, les maisons de commerce : Maurel et Frères, Maurel et Prom, Maurel Hilaires et Prom, CFAO, NOSOCO, ESCOA, SAVANEL.. faisaient la fierté de Foundiougne. Les départs des dernières familles libano-syriennes (Youssou Mbourané, Elias Zamoul, Assad et Nassif) et la faillite des commerçants locaux (Mafal Cissé, Noth Diagne, Amadou Moctar Gaye, Diokel Lo et Amadou Moctar Cissé (Imam) signèrent le déclin laissant entre autres souvenirs : le Lazaret (CEM Diène Coumba Ndiaye), la Résidence (Préfecture), l’Ecole régionale (Ecole Garçons, Tafsir Aliou Mor Boye), l’Eglise Saint Paul, la Grande Mosquée, la Mairie, le puits « POMPE », «Pinthie Bour » et les bornes fontaines visibles encore au quartier Thiarakhollé.

Alioune LOUM, Quartier Thiamène, Foundiougne, E-mail: ndouckou@gmail.com.